Prendre racine
Ailleurs si s’y suis
L'herbe est-elle vraiment plus verte ailleurs? En quittant Montréal, sa ville natale, pour s’installer dans les Laurentides, Laurence Pilon-Létourneau est allée voir si c’était le cas. Sur ses traces, on découvre ce qui l’a menée à une transition vers un mode de vie néorural, et au passage, à un changement de carrière. Alors, on s’installe, nous aussi?

Où vis-tu, avec qui, et depuis combien de temps?
J’habite à Sainte-Adèle avec mon conjoint et mes deux chiens depuis le mois d’avril dernier.
Pourquoi as-tu décidé d’y vivre?
Les propriétaires de la maison qu’on louait à Montréal en ont repris possession. Comme c’est difficile de trouver un appartement avec une cour qui accepte les gros chiens en ville, on a décidé d’élargir nos options. La nature nous appelait, puis nous sommes tombés amoureux d’une petite maison à Sainte-Adèle!
Était-ce un choix motivé par l’argent?
Oui, entre autres. C’est très difficile de trouver un logement abordable à Montréal, et ça le devient ailleurs aussi. Côté budget, on a été chanceux avec l’achat de notre maison, on continue à vivre selon les mêmes moyens.
As-tu dû t'adapter à ce nouveau mode de vie?
On s’est sentis chez nous assez rapidement! Les petits commerces sont charmants. L’une des adaptations a été de passer d’un véhicule à deux, car tout doit se faire en voiture. Heureusement, mon conjoint et moi avons la chance de travailler à moins de dix minutes de la maison, donc on économise sur le kilométrage!
Quelles sont les choses que tu aimes le plus et le moins par rapport à l’endroit où tu vis?
Les gens sont beaucoup plus détendus ici, on voit réellement la différence avec la ville dans le train de vie! Ici, on prend le temps de jaser avec les gens qu’on rencontre et d’apprendre à connaître notre voisinage. Aussi, le fait d’avoir la nature tout près est un grand avantage.
J’ai également eu la chance de me lancer en affaires et de réaliser un rêve en ouvrant une librairie jeunesse. Je n’aurais probablement pas eu cette possibilité à Montréal, vu la rareté et le prix des espaces commerciaux ayant pignon sur rue.
En revanche, parmi les choses plus difficiles, je vis maintenant loin de mes proches. Il y a aussi le manque de loisirs culturels et de services essentiels, par exemple les garderies.
Qu’est-ce que tu fais pour contribuer à la vie de ta région?
À la Librairie Le Sentier, notre objectif est de créer un espace sécurisant grâce à la littérature. On met de l’avant l’ouverture d’esprit et la diversité culturelle en faisant des sélections de livres d’autrices et d’auteurs racisés. En tant que personne blanche, je suis en mesure de passer le mot aux parents et de les responsabiliser. Selon moi, la littérature est le meilleur moyen de mettre de l’avant les valeurs que je préconise.
Que souhaiterais-tu voir comme changement dans ton coin?
J’aimerais y voir plus de diversité. Il y a place à l’amélioration du côté de la scène culturelle. Je souhaite également qu’on implique davantage la population vieillissante dans la communauté.