Étudier à l'étranger
sans se ruiner

Il paraît que les voyages forment la jeunesse. C'est du moins ce qu’on affirmait avant qu'un virus planétaire vienne ralentir considérablement nos déplacements à l’étranger. Alors que le monde semble retrouver un semblant de normalité, l’envie de bouger a repris à bien des jeunes, à commencer par ceux qui rêvent de poursuivre leurs études à l’étranger.

Il paraît que les voyages forment la jeunesse. C'est du moins ce qu’on affirmait avant qu'un virus planétaire vienne ralentir considérablement nos déplacements à l’étranger. Alors que le monde semble retrouver un semblant de normalité, l’envie de bouger a repris à bien des jeunes, à commencer par ceux qui rêvent de poursuivre leurs études à l’étranger.

Il va sans dire que s'installer pour des mois, voire des années, dans un pays étranger ne se fait pas sur un coup de tête. Et au-delà des frais de scolarité (qui peuvent atteindre des sommes importantes dépendamment de l’endroit où tu es inscrit), il faut prévoir comment on pourra survivre loin de la maison autrement qu’en mangeant exclusivement des nouilles ramen instantanées et des sandwiches à la mayonnaise.

« Ce n’est pas un secret : pour tout grand projet, il est toujours bon de planifier son coup et de se préparer un coussin financier, un fonds d’urgence pour les imprévus », explique la conseillère Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins.

Voir venir les coûts (de la vie)

Si la technologie et la mondialisation ont presque effacé les frontières entre pays, il ne faut pas croire que la vie (et surtout le coût de la vie) sera en tout point identique à ce que tu connais en débarquant ailleurs dans le monde. D’où l’importance de bien faire ses recherches sur l’endroit où on va s’installer, même temporairement.  « C’est facile d’oublier à quel point on est privilégiés au Québec : malgré la hausse du coût de la vie, il en coûte moins cher de vivre ici que dans plusieurs coins du monde, ou même ailleurs au Canada, comme à Vancouver ou Toronto », poursuit Angela. « C'est surtout vrai pour les plus gros postes de dépenses, comme le logement et les frais de scolarité. Il faut établir un budget, même si ça veut dire revoir ses ambitions à la baisse ou prévoir des sources de revenus additionnelles, en décrochant un emploi pour la durée de ses études par exemple. »

D’autant que les dépenses sont nombreuses. Angela suggère de t’assurer de comprendre le fonctionnement du système de santé, par exemple, pour déterminer si tu dois prendre des assurances supplémentaires. Pense aussi aux frais de transport, à l’alimentation, etc. Sans parler du taux de change avec la devise locale, qui peut être désavantageux lorsque tes économies sont en dollars canadiens.

Un coup de pouce

Étudier à l’étranger, c’est l’occasion d’utiliser l’argent accumulé dans ce Régime d’Épargne Études que ta grand-mère t’a ouvert au moment de ta naissance! « Pour pouvoir retirer l’argent qui se trouve dans ton REEE, il faut simplement démontrer que tu es inscrit dans un établissement d’enseignement postsecondaire admissible, que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde », précise Angela.

Et si on ne dispose pas de REEE, existe-t-il des solutions de financement faites sur mesure pour ceux qui veulent poursuivre leurs études à l’étranger? « Desjardins offre des marges de crédit étudiantes qui ont des taux plus avantageux et sur lesquelles on peut rembourser que l’intérêt pendant la durée de nos études. Mais s’il y a un conseil que je pourrais donner à quelqu’un qui entreprend ce genre de projet, ce serait d’éviter de le financer à 100 % », suggère Angela. En gros, il faut prévoir une stratégie d’épargne pour éviter d’être étouffé par les dettes avant même d’arriver sur le marché du travail.  « N’oubliez pas qu’en revenant au pays, vous allez devoir rembourser le prêt et c’est le genre de dépense qui peut retarder d’autres projets d’envergure, comme l’achat d’une première maison ».

Avant d’emprunter, Angela suggère d’étudier toutes les possibilités d’aide financière, à commencer par les  régimes gouvernementaux de prêts et bourses (le gouvernement du Québec offre d’ailleurs des bourses spécifiques pour ceux et celles qui étudient à l’étranger: https://www.quebec.ca/education/aide-financiere-aux-etudes/hors-quebec). Tu peux également en trouver auprès de sources privées, incluant chez Desjardins, qui offre ses propres bourses d’études.

En terminant, il ne faut surtout pas oublier que même si tu as la tête – et le reste – ailleurs, tu continues d’avoir des responsabilités ici. « Même à distance, il ne faut pas négliger ses obligations dans son pays d’origine, précise Angela. Ça veut dire faire ses paiements de carte de crédit, renouveler sa carte d'assurance maladie ou son permis de conduire. »De sages conseils, auxquels s’ajoute celui-ci : n'oublie pas de donner des nouvelles à ta mère!